La Fin Des Cours ? C'est Chouette ?! Pas Vraiment Non..

[Puisque tu parles d'Harmony, je ne pouvais pas m'en empêcher. En espérant que ça te plaise.]

Depuis combien de temps Jordan était-elle accotée à ce mur froid et placide qui donnait sur les Couloirs de Poudlard. Tous les couloirs? Non, ce serait impossible. Poudlard est un labyrinth, un mystère à lui seul. Un peu comme Harmony, en fait. Ses yeux bleus azur clos, elle se mordit la lèvre. Elle pensait encore à eux. Eux qu'elle ne voyait presque plus et qui lui manquait. Une Serpentard, avoir un quelconque sentiment? C'est bien mal connaître la jeune femme. Elle pouvait bien être honnête avec elle même, personne n'entrerait dans son esprit, jamais. Plutôt mourir, oui. Elle savait que trois des Autres l'avait rejointe à Poudlard, mais elle ne pouvait pas se résoudre à les prendre dans ses bras, tout bonnement, comme avant. Jordan se préservait jalousement ces moments pour les étés qui la ramenait chez elle, en Norvège. Si loin, dans le froid des plus totals. Étonnant qu'elle est un teint hâlé, avec pareille destination estivale.

Que serait-elle sans les Autres? Rien, sans doute. Elle ne serait probablement pas Serpentard si sa mère ne s'était pas si finement et longtemps endormie. Elle ne serait probablement pas froide et distante si elle avait eu droit plus longtemps à l'attention de ses parents. Elle ne serait pas si hargneuse et rancunière si son père avait daigné laissé sa mère dans les songes sans que lui s'y plonge à son tour. Sur cette pensée, Harmony ouvrit ses prunelles bleues. Tandis que ses poings blanchissaient sous la pression de ses doigts, son visage restait résolument de glace. Bordel de vie. Pourquoi cela leur arrivait à eux, ses touts-petits, de devoir grandir sans leur mère?

Jordan se redressa et lissa les plis de sa jupe. Elle avait assez traîné. Elle en avait marre de ressasser cette même histoire. Harmony avait envie de sentir ses enfants contre elle, maintenant. Blottir son visage dans les cheveux de Friderik, ces cheveux tout blond, tout soyeux. Son préféré. Son tout petit. Cependant, il y avait encore des lustres avant qu'elle ne puisse poser les yeux sur son visage angélique. Il en était qu'en octobre et elle ne se sentait plus si à l'aise qu'auparavant. Peut-être qu'être froid, chez les Serpentards, c'est primordial. Harmony a besoin de chaleur. Sans l'admettre, bien sur, mais elle a depuis longtemps oublié la morsure du Froid. Sa mère.

Elle replaça à la va vite son veston qui surplombait son uniforme. Malgré tout, elle craignait le froid. La morsure du froid. Sa peau le lui rappelait sans cesse. Tant pis. Jordan ne s'en occuperait pas très longtemps. Elle secoua sa tête et ses longs cheveux blonds dans lequel un fin ruban blanc faisait acte de rendre sa chevelure un peu plus ordonnée. Peine perdue. Jordan avait beau avoir les cheveux soyeux, mais ils étaient trop fin pour être savamment coiffé. Tant pis. Comme elle s'en foutait. Replaçant son sac sur son épaule, sans vraiment savoir où elle se dirigeait, Harmony avança jusqu'aux Escaliers pour être témoin d'une scène ordinaire dans une école extraordinaire. Ces petits pressés qui ne savaient pas s'arrêter et qui fonçait dans quelqu'un, malgré les tentatives de cette personne d'éviter la collision. Aujourd'hui, son sac s'était rompu, et des masses de livres tombaient sur le sol. C'est vraiment pas un coup de bol.

Le petit garçon quitta en vitesse la scène en s'approchant d'Harmony. La tentation était si forte de le réprimander. De le consoler. Tout ça en même temps. Un sourire mutin, mais les yeux au bord des larmes. Il faut dire que la jeune femme bousculée avait du tact, et lui l'audace. Mélange explosif, quand on y pense. Tandis qu'il passait à côté d'elle, Jordan le prit par le collet, descendit à sa hauteur. Elle s'efforça de ne pas penser aux Autres, mais sa voix se fit plus douce qu'à l'habitude.

«Hey, petit. Fais attention la prochaine fois, tu ne tomberas pas toujours sur de si aimables personnages.»

Tandis qu'elle se redressait, elle lui accorda un fin sourire. Silencieusement, elle lui indiqua de partir, un petit geste de tête. Pourtant, il restait immobile, face à elle. Harmony commença à s'agiter. Ce petit garçon avait l'âge d'Olaf. Olaf. Non, non, NON. Elle ne voulait pas y penser, pas maintenant, pas encore. La jeune femme s'évada en le contournant puis manqua s'enfarger dans les livres qui jonchaient le sol. Manque de bol. Elle tomba en petit bonhomme et, de circonstances, ramassa les livres sans remarquer la jeune femme à ses côtés. La véritable victime, quoi. Pas la victime de sa nostalgie, elle.